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Un patrimoine à célébrer : regards croisés

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Dans le cadre du mois de l’histoire des Noirs, la SDÉCB donne la parole à trois personnes francophones de notre communauté économique afin qu’ils partagent leurs expériences : Yannick Lolinga, notre Agent des services d’emploi dévoué, Sandrine Bunch, consultante en immigration canadienne et fondatrice de Cerise Immigration, et Oyeta Kokoroko, experte en cosmétiques naturels et fondatrice de Okoko Cosmetiques.

À travers cet article, découvrez les différentes problématiques qui rythment leur expérience en Colombie-Britannique : inclusion, défis professionnels et patrimoine noir.

Yannick Lolinga : la quête d’acceptation et d’inclusion

Yannick Lolinga, immigrant de première génération au Canada, se définit comme Français et Afro-descendant. Ses défis quotidiens en tant que personne noire résident dans la lutte contre les stéréotypes, tant sur le plan personnel que professionnel. 

“Professionnellement, je suis parfois confronté à des préjugés qui peuvent influencer la façon dont mes compétences et mes capacités sont perçues. Pour pallier cela, je me suis engagé quotidiennement à sensibiliser les personnes que je rencontre en partageant ma culture, et ainsi favoriser une meilleure compréhension et un respect mutuel.” 

Au Canada,  Yannick ressent une atmosphère plus empreinte de respect et de tolérance, contrastant avec les préjugés qu’il a pu rencontrer en France. Il raconte : Les interactions que j’ai ici semblent souvent moins marquées par des préjugés ou des stéréotypes liés à ma nationalité ou à mon origine ethnique. Cela crée un environnement où je me sens généralement  mieux accepté et inclus, ce qui contribue à mon bien-être et à mon sentiment d’appartenance dans ce nouveau pays.”

Pour faire valoir son patrimoine afro-descendant, Yannick s’engage activement dans la promotion de la culture africaine à travers des événements communautaires et en partageant ses traditions au quotidien : “Je prends le temps d’apprendre davantage sur mes origines et ma culture, que ce soit à travers la musique, la cuisine, la littérature ou l’histoire. “

Il puise son inspiration dans son entourage diversifié, soulignant l’importance de modèles positifs : “ je suis inspiré par plusieurs personnes qui font partie de mon entourage direct. Chacune de ces personnes apporte quelque chose d’unique à ma vie et m’encourage à devenir la meilleure version de moi-même. Leurs actions, leurs valeurs et leurs accomplissements m’inspirent à poursuivre mes propres objectifs et à relever les défis avec détermination et résilience.”

Sandrine Bunch : une carrière et une identité mondiales

Sandrine Bunch est une consultante réglementée en immigration canadienne-CISR et la fondatrice du cabinet Cerise Immigration Consulting Inc. basé à Vancouver et Montréal. 

“Je suis originaire de la Guyane française et issue d’un métissage afro-indonésien, avec des racines au Guyana (ancienne Guyane britannique) et au Surinam (ancienne Guyane néerlandaise). Du fait de mes diverses origines, je suis fière d’être française et très bientôt également canadienne.”

Forte de son patrimoine et de ses études en France métropolitaine ainsi que de sa carrière en Afrique, elle offre une perspective unique sur les changements culturels et linguistiques auxquels elle a été confrontée tout au long de sa vie. Elle utilise son métissage et son expérience internationale comme atouts dans sa carrière en immigration.

Sandrine Bunch, aborde ses défis de façon très philosophique : “En tant que personne noire, mes défis au quotidien, tant sur le plan professionnel que personnel, sont essentiellement de toujours essayer de faire le premier pas vers l’autre, d’écouter et d’apprendre de chaque peuple et culture avec lesquels j’interagis.

Pour faire référence à Platon et Socrate, avoir conscience que l’on ne sait pratiquement rien ouvre des possibilités infinies d’apprentissage tout au long de notre vie. Donner le meilleur de soi et avoir le courage de toujours avancer et se relever malgré les échecs est une force que je tire sûrement de mon patrimoine noir.”

Quand elle est interrogée sur son identité, Sandrine nous explique qu’elle s’amuse et s’enrichit des échanges qu’ils évoquent : “Dans ma Guyane natale, je jonglais entre le français, le créole, le néerlandais et le sranan tongo*. Les langues ont toujours été ma hantise, y compris l’anglais, d’où mon installation à Vancouver.

En Afrique, sur l’île française de Mayotte, où j’ai fondé ma famille et y ai vécu 16 années, j’ai été également confrontée aux langues vernaculaires locales, le shimaoré (venant du swahili) et le shi bushi (venant du malgache), ainsi qu’à une population mahoraise musulmane si chaleureuse et accueillante pratiquant à 95% un islam modéré.

Mes interlocuteurs s’étonnent toujours des nombreuses références culturelles que je peux avoir à l’occasion de nos discussions. Ce qui est amusant c’est que mon métissage est trompeur et brouille les pistes de mes origines amazoniennes.” D’après elle, cette identité multiculturelle l’a aidé à s’intégrer à Vancouver. 

 Pour Sandrine, le Canada  est un lieu où toutes ses origines convergent, valorisant professionnellement et personnellement son identité : “Pour la première fois, toutes mes origines se sont rassemblées à une même intersection, décuplant ainsi les interactions que j’avais l’habitude d’avoir jusqu’alors.”

Elle s’engage activement dans la Black Business Association of BC pour promouvoir la visibilité des entrepreneurs noirs. Chez elle, musiques africaines, caribéennes et antillo-guyanaise rythment son quotidien et sa cuisine est teintée des saveurs des pays qui l’ont accueilli. Quand on lui pose la question  de savoir quelle personne l’inspire, Sandrine évoque sa nourrice, mentore d’une vie : “Ses enseignements, je les mets toujours en pratique. Il faut se donner la peine dans la vie si on veut réussir, faire un pas après l’autre, ne pas craindre l’échec et rêver grand. Ce que la vie m’a appris c’est qu’il n’est jamais trop tard pour recommencer.”

Lors de l’entretien, Sandrine conclut : 

« Si vos rêves ne vous font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands. » Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue présidente en Afrique.”

Cerise Immigration : https://ceriseimmigration.ca/fr/accueil/

* ensemble de créoles, rassemblant deux langues constituées à partir de bases lexicales empruntées pour l'une à l'anglais, pour l'autre au portugais.

Oyeta Kokoroko : entrepreneuriat, défis et héritage togolais

Oyeta Kokoroko, entrepreneure québécoise d’origine togolaise, partage son parcours en tant que femme noire entrepreneure au Canada. Elle considère les défis comme des opportunités pour changer les perceptions, devenant ainsi une voix inspirante dans l’industrie du cosmétique naturel et dans l’entrepreneuriat au Canada, “où la représentation des femmes noires n’est pas encore assez reconnue”.

D’origine africaine et ayant grandi à Montréal, ma culture québécoise et multiculturelle a façonné ma personnalité, ma façon de penser et mon ouverture d’esprit. Cela me permet de m’adapter facilement à différents groupes, régions et cultures.” 

Malgré les difficultés, je dois maintenir une image professionnelle et me surpasser pour gagner une crédibilité équivalente à celle des autres. Bien m’entourer de personnes qui offrent un soutien et avoir des mentors solides sont essentiels. Ces défis m’ont motivée à créer une marque qui promeut la diversité et l’inclusion. Professionnellement, je suis fière de contribuer à changer cela et d’inspirer de futurs entrepreneurs qui souhaitent se lancer.”

C’est à travers sa marque OKOKO Cosmétique qu’ Oyeta fait valoir son patrimoine afro-descendant : “, je m’efforce de faire valoir mon patrimoine en étant une femme noire entrepreneure audacieuse qui offre des produits cosmétiques naturels haut de gamme, en utilisant des ingrédients africains authentiques tels que le beurre de karité, l’huile d’argan, l’huile de marula, l’huile de yangu et le moringa. Notre packaging raconte également une histoire, celle d’une visionnaire qui voyage à travers différents continents. C’est en exprimant ma passion à travers mes produits que je partage ma culture afro-descendante tout en promouvant des pratiques durables et éthiques dans l’industrie de la cosmétique.

Quant à ses inspirations et mentors, Oyeta reste mystérieuse : “J’en ai plusieurs, mais je préfère vous laisser découvrir en me suivant sur les réseaux sociaux. Vous en découvrirez également davantage dans mon futur podcast où j’interviewerai des personnes de différents horizons sur leur histoire “empowering”.”

Oyeta sur Instagram : https://www.instagram.com/oyeta.kokoroko/

Okoko Cosmetiques : https://okokocosmetiques.com/

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